La bonne gouvernance et la lutte contre la corruption apparaissent comme les piliers fondamentaux de la Vision du Togo d’ici 2035 et de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE). Elles sont aussi inscrites en lettre d’or au sein de l’actuel Programme du Gouvernement dans le contexte du processus de Réconciliation nationale et de Démocratisation du Pays.

Pour la concrétisation de cette volonté politique de promouvoir la bonne gouvernance dans la gestion de la chose publique, des progrès importants ont été faits, notamment à travers la nouvelle Loi organique des Lois des Finances (LOLF) et le Code de la Transparence, adoptés en juin 2014 en transposition des Directives de l'Union Economique et Monétaire Ouest-africaine (UEMOA) sur la Gestion des Finances publiques.
Ces deux lois introduisent les principes de la gestion programmatique axée sur les résultats, d'un contrôle parlementaire accru sur l'action publique, d'une forte reddition des comptes à travers la vérification par la Cour des Comptes et l'obligation à la transparence et à l'accès aux informations sur la gestion des deniers publics tant au niveau central que local. En juin 2015, il a été adopté la loi portant création de la Haute Autorité de Prévention de Lutte contre la Corruption et les Infractions assimilées.
Cependant, en dépit de l’existence d’un cadre légal de lutte contre la corruption, le Togo fait aujourd’hui face à de nombreux défis en matière de contrôle des finances publiques, de passation de marchés et de reddition des comptes. Parallèlement, une tolérance et une acceptation élevées du public face aux pratiques de corruption ainsi que la faible priorité accordée à celle-ci en tant que problème grave lorsqu’on la compare à la lutte pour la survie, font qu’il est encore plus difficile d’appliquer des normes et d’assurer un contrôle efficace sur ce phénomène.
Parallèlement, le présent atelier entend également contribuer au renforcement de capacités des acteurs de la société civile, du secteur privé et des médias sur les lois et les mécanismes existants, afin qu'ils soient capables de mener des actions de dénonciation et de sensibilisation sur les effets néfastes de la corruption au niveau tant national que local.
Pour ce faire, il est prévu d’organiser des sessions de formation sur le suivi budgétaire/Budget participatif, le Contrôle Citoyen de l’Action Publique, les techniques de communication sur les politiques budgétaires, ainsi que sur les programmes sectoriels, les codes et les plans d’actions relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels (alimentation, éducation, logement, santé, travail, eau potable, assainissement) et les droits civils et politiques
L’initiative est portée par l’Association des Jeunes Engagés pour l’Action Humanitaire (AJEAH) dans le cadre de son projet « Appui à la consolidation de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption dans la région des plateaux au Togo», financé par l’Union européenne. Il est attendu des participants qui sont de la société civile, du secteur privé et des médias à l’issue de ce renforcement de capacités, un éveil de conscience pour une lutte plus efficace et efficiente contre la corruption au Togo.
L’objectif poursuivi est de contribuer à la lutte contre la corruption et les actions visant à l’amélioration de la capacité des autorités et de l’administration à être redevables de l’action publique.